La réduction des déchets et la tendance « zéro déchet » sont sur toutes les lèvres dès que l’on parle écologie. Mais on a plus souvent en tête les poubelles domestiques issues de notre alimentation que d’autres déchets courants qu’il est facile de réduire… voire d’éliminer ! Plongée au cœur de 5 déchets à éradiquer.
1- Les masques covid à usage unique
Les directives pour le port du masque obligatoire ont fait bondir la production, l’utilisation et ensuite les déchets de ces masques chirurgicaux habituellement réservés aux professionnels de santé. Ces masques sont faits de fibres synthétiques : du polypropylène, bref, du plastique. Et si on ajoute les gants chirurgicaux, la pandémie et son corollaire de protections jetables, ceux-ci ont fortement aggravé la pollution plastique en mer. Aujourd’hui on commence à se pencher sur la mise en place de leur recyclage, celui-ci se heurtant à la difficulté de les collecter d’une part mais aussi à la nécessité de séparer les fils de métal du masque lui-même. Il est aussi possible de tout broyer mais cela demande des procédés industriels lourds pour de petits volumes. Tout reste à faire !
Solution : les masques en tissu lavables, bien sûr ! L’Association française de normalisation (Afnor) indique que les masques en tissus de catégorie 1 filtrent bien les particules incriminées, tout comme le masque chirurgical. Plus d’hésitation : choisir le réutilisable.
2- Les protections hygiéniques
Les « textiles sanitaires » types protections périodiques, lingettes et couches, représenteraient 13% des déchets ménagers résiduels. Malheureusement serviettes et protèges slips ainsi que tampons ne sont pas biodégradables. Or ils représentent un volume terrifiant de déchets qui seront enfouis ou incinérés, générant une pollution des sols et de l’air, en plus des impacts environnementaux dus à leur fabrication. Sans compter leurs emballages individuels et autres applicateurs… La production des protections périodiques jetables principalement composées de coton et de plastique, nécessite aussi beaucoup de ressources, et de nombreux produits chimiques (chlore, principalement) qui interviennent dans leur composition : en plus d’être néfastes pour la planète, ils le sont aussi pour le corps.
Solution : il existe de nombreuses alternatives durables et zéro déchet : la cup menstruelle, les protections lavables en tissu et culottes de règles qui possèdent le double atout d’être très pratiques et écologiques.
3- Les sacs poubelle
Ces sacs en partie faits de plastique sont des déchets supplémentaires qui s’ajoutent à nos déchets ! En effet, après le camion poubelle, les déchets ménagers sont dirigés dans des centres puis incinérés ou enfouis, sacs compris. On peut faire le choix de sacs poubelle en plastique recyclé mais cela ne résout pas le problème de leur disparition. Sinon, les sacs poubelles dits biodégradables et/ou compostables ont le vent en poupe. Problème : si les conditions de compost ne sont pas réunies, le plastique végétal ne se dégradera pas. La plupart de ces sacs poubelle sont composés de polyéthylène (plastique) ainsi que d’amidon de maïs ou de fécule de pomme de terre afin qu’ils puissent se « désintégrer » en se morcelant. Si la partie faite à base de végétal est biodégradable, il reste les morceaux de plastique. Quand on pense à sa finalité, dans le sol, ou les fumées toxiques quand il est brulé, le sac poubelle devient absurde.
Solution : pourquoi ne pas tout simplement abandonner le sac poubelle classique au profit d’un sac en carton ? A mesure que l’on trie ses déchets et qu’on les réduit, la poubelle de cuisine peut facilement être contenue dans un sac en papier kraft. Il suffit de doubler le fond avec un sachet papier comme ceux des primeurs, et de sortir sa poubelle un peu plus souvent.
4- Les cosmétiques
Si dans la cuisine les emballages alimentaires sont souvent recyclés à l’aide de différentes poubelles de tri, dans la salle de bain, il est rare que ce soit le cas. En effet, dans la poubelle de salle de bain, bidons plastique de shampoing vides côtoient tubes de dentifrice et cotons sales qu’il est rare de séparer. Certains contenants sont pourtant parfaitement recyclables comme les flacons et pots en verre des soins pour le visage, leurs couvercles plastique ou encore les boites en carton. Reste alors les tubes de crèmes, les rouges à lèvres et le maquillage en général, les vernis à ongles ou encore les déodorants en stick ainsi que les systèmes de pompes des soins pour le corps par exemple qu’il faut séparer. Terracycle et Citéo, spécialistes des programmes spéciaux de recyclage, offrent des solutions de collecte en partenariat avec des marques, qui de leur côté font aussi beaucoup d’efforts pour que le consommateur puisse rapporter les contenants. Tout cela demande encore à être généralisé, tout comme l’engagement en amont à concevoir des emballages facilement recyclables, à utiliser des matériaux recyclés, et à indiquer des consignes de tri sur les produits.
Solution : Privilégier les cosmétiques éco-conçus et les emballages sans plastique. Penser aux formats solides également : préférer les savons aux gels douche, le shampoing solide, le dentifrice solide, le maquillage rechargeable et les lingettes lavables. Il existe même des palets d’huile démaquillante solidifiée, des déodorants solides et des beurres corporels sous forme de pains que l’ont fait fondre sur la peau. Avec tout cela et les cotons tiges réutilisables, plus besoin de poubelle dans la salle de bains.
5- Les éponges
Les oubliées des déchets ménagers, ce sont elles ! On leur accorde peu d’importance et pourtant, les éponges sont une catastrophe écologique, depuis leur production, jusqu’à leur mort et pendant leur utilisation. En général, l’éponge est jetable, synthétique, faite en mousse de résine, traitée chimiquement et enduite de polyuréthane, une colle forte, pour y fixer la face qui gratte composée de nylon et polyester, eux aussi des fibres plastique issues de la pétrochimie. Sans compter les colorants chimiques des versions bleues et roses. Pendant son utilisation, ce sont des milliers de microplastiques imbibés de ces substances toxiques que l’éponge perd dans l’eau de vaisselle et qui partent dans les eaux usées et in fine, dans les sols. Enfin, quand elle finit à la poubelle, l’éponge est impossible à recycler. Les éponges végétales, très répandues car sensées être plus écologiques, sont une solution intéressante mais elles comportent la même colle pour le côté abrasif et souvent tout autant -voir encore plus- de produits chimiques pour les rendre plus résistantes. Enfin les éponges naturelles sont quant à elles biodégradables mais d’origine animale : il s’agit en effet du « squelette » d’un organisme marin qui est récolté en mer.
Solution : on peut commencer par s’équiper avec des outils de nettoyage plus durables tels que les brosses à vaisselle avec manche en bois, les brosses en coco. On parle beaucoup des tawashi, ces éponges japonaises à faire soi-même en tressant des lanières de coton issues d’un vieux teeshirt par exemple. Parfaites pour faire les vitres, elles ne grattent parfois pas assez pour la vaisselle. On peut alors se tourner vers des éponges lavables, en toile de jute par exemple, qu’il suffit de passer à la machine pour les débarrasser des bactéries et s’en resservir.
Le combat contre les déchets se gagne avec les changements d’habitudes qui entrainent des changements au niveau industriel quand les marques suivent la demande. A vous de faire ces choix pour agir, à votre niveau sur la réduction des déchets, ou à minima sur leur recyclage. Consommez de manière éclairée afin de choisir les produits les plus durables et biodégradables possible !