Domicile, bureau, transports… Nous passons énormément de temps dans les espaces intérieurs. Or, aussi surprenant que cela puisse paraître, ceux-ci sont 8 fois plus pollués que l’air que nous respirons à l’extérieur, et nous y passons 80% de notre temps. Alors, comment faire pour respirer un air plus propre ?
6 gestes pour réduire la pollution intérieure
On pourrait croire que ce sont les particules extérieures qui s’infiltrent dans les logements. Loin de là. L’activité humaine en est l’une des premières sources : faire le ménage, prendre une douche, cuisiner, chauffer, faire brûler de l’encens ou une bougie, utiliser du désodorisant d’intérieur, fumer, bricoler, s’acheter un bouquet de fleurs… Ces activités libèrent des polluants chimiques (composés organiques volatils, résidus de combustion, émanations de colles, résines, dioxyde de carbone) et biologiques (allergènes de moisissures ou d’acariens…). Et ce, sans compter les polluants émanant des meubles en panneaux de particules, des traitements des tissus des canapés et fauteuils, etc. Que faire ?
1 - Éliminer les substances polluantes
- Cela paraît être une évidence, mais on ne fume pas à l’intérieur !
- On évite les parfums d’ambiance, les désodorisants chimiques, les bougies et l’encens. Le propre est inodore.
- On se la joue écolo, en privilégiant les produits d’entretien basiques qui ont fait leurs preuves : bicarbonate de soude, vinaigre blanc, savon noir et produits porteurs de labels environnementaux. Vous pouvez trouver les produits les moins polluants sur le site de l’ADEME
- Certains meubles émettent des composés organiques volatils (COV) et du formaldéhyde provenant notamment des colles utilisées pour leur fabrication. On privilégie les meubles, les peintures et les revêtements de sols avec un label environnemental. Pour les meubles en panneaux de particules, la classe E1 (émission inférieure ou égale à 0,124mg/m3) est un minimum. À choisir, on préfère les panneaux de classe E0,5 dont les émissions sont plus faibles (émission inférieure ou égale à 0,62mg/m3).
2 - Entretenir les appareils de combustion
- Faire vérifier sa chaudière une fois par an par un professionnel qualifié, essentiel ! À réaliser de préférence avant la période de froid et bien respecter la notice d’utilisation.
- Faire ramoner les conduits de fumée est obligatoire au moins une fois par an (vérifier les règlements sanitaires de son département).
- Si l’on se chauffe au bois, mieux vaut utiliser un combustible de qualité (par exemple NF Bois de chauffage ou France Bois Bûche, ou des granulés de bois labellisés “Din plus” ou “EN plus”) et ne pas brûler de bois de récupération ou de bois humide.
- Ne pas utiliser en continu les appareils de chauffage mobiles d’appoint à gaz ou à pétrole (un appareil mal réglé peut produire du monoxyde de carbone qui est un gaz mortel.)
3 - Aérer, aérer et aérer encore
C’est désormais une préconisation de l’OMS pour éviter les contaminations aux virus. Ouvrir les fenêtres 10 minutes dans chaque pièce plusieurs fois par jour est primordial pour renouveler l’air intérieur, et ce, en toute saison. À faire de préférence en dehors des horaires de circulation dense, tôt le matin ou tard le soir ce qui permet de limiter la concentration des polluants, particulièrement lorsque l’on fait du ménage ou du bricolage. Il est aussi important de ne pas obstruer les bouches d’aération et de les maintenir propres.
Lorsqu’on fait des travaux de peinture, de pose de papier peint, de moquette, de parquet, de lino… ou qu’on a acheté des nouveaux meubles, on aère beaucoup les pièces rénovées pendant plusieurs jours. Si on installe une chambre pour un bébé, mieux vaut le faire plusieurs mois à l’avance pour que les polluants émis par les peintures et meubles s’évacuent avant son arrivée.
4 - Évacuer l’humidité
Bain, douche, cuisine, linge qui sèche : ces activités produisent beaucoup de vapeur d’eau qui peuvent provoquer la condensation de l’eau sur les murs et les meubles.
Si l’on a un sèche-linge, on vérifie qu’il rejette bien l’air à l’extérieur du bâtiment. Si l’on voit apparaître de la moisissure, il faut la nettoyer au plus vite. Celle-ci peut émettre des allergènes et fragiliser le système respiratoire des personnes sensibles. Une maison trop humide est souvent signe d’une ventilation insuffisante.
5 - Renouveler l’air avec la VMC
Les nouveaux bâtiments – soumis à la réglementation RT2012 - sont mieux isolés et plus performants énergétiquement. Mais qui dit isolation, dit confinement de l’air.
La solution : l’installation d’une VMC, Ventilation Mécanique Contrôlée, bien dimensionnée à l’habitat, que l’on garde constamment allumée, dont on vérifie régulièrement le bon fonctionnement, et dont on nettoie la grille. Son but est de renouveler l’air en permanence.
Dans les vieux logements dépourvus de ventilation mécanique, l’air intérieur est surtout renouvelé naturellement par les fuites d’air incontrôlées, notamment autour des vieilles portes et fenêtres, l’ouverture des fenêtres jouant de fait un rôle marginal.
6 - Dépolluer avec des plantes vertes
Dans un rapport publié en 1989, la NASA concluait après une recherche en laboratoire que les plantes sont dépolluantes. La demande venait d’une problématique rencontrée par les astronautes lors de leur voyage dans l’espace. Des particules nocives (COV) provenant entre autres des matériaux composant la capsule spatiale finissaient par provoquer des symptômes divers chez les astronautes : difficulté à respirer, yeux irrités… L’Ademe a réalisé ses propres expériences avec le lancement de son programme Phytair. Il en ressort que pour avoir un impact significatif sur la qualité de l’air intérieur d’une pièce, ce n’est pas 1 ou 2 plantes qu’il faudrait mais une véritable forêt !
Il existe donc des moyens assez simples de réduire la pollution en intérieur, avec de l’entretien, une hygiène saine, et des fenêtres grandes ouvertes !