Parce que cela semble impalpable et immatériel, on n’imagine pas combien les usages numériques ont un impact écologique. Comme pour les autres secteurs, le numérique doit être plus propre, plus transparent et plus responsable. En route vers le numérique écologique !
Innombrables mails pro ou perso, recherches internet, visioconférences, vidéos en streaming, objets connectés et bientôt déploiement de la 5G… Le numérique écologique, qui regroupe toutes ces technologies du numérique, consomme environ 6-10 % de l’électricité mondiale. Ce qui représente 4% des émissions de gaz à effet de serre en 2019, et 8% à l’horizon 2025, dont 47% incombent aux équipements et 53% aux data centers et infrastructures réseaux, selon l’ADEME (Agence de la transition écologique). The Shift Project, think tank sur la transition énergétique, propose des solutions pour passer « d’un numérique instinctif voire compulsif à un numérique piloté ». Bienvenue à la « sobriété numérique » !
L’impact environnemental du matériel informatique
La fabrication des composants miniaturisés de nos ordinateurs, téléviseurs, téléphones portables et objets connectés nécessite des métaux rares et précieux, qui peuvent être dangereux pour la biodiversité et la santé. Leur extraction massive contribue à l’épuisement des ressources naturelles et s’exerce souvent dans des conditions déplorables pour la main d’œuvre, dans des zones où ces exploitations sont souvent l’objet de conflits géopolitiques. La transformation industrielle et la fin de vie de tout ce matériel informatique demandent des traitements chimiques qui polluent sols et eaux, car ces métaux sont un réel défi pour le recyclage. Pour exemple, fabriquer un ordinateur portable génère en moyenne 330 kg de CO2
Les gestes responsables à adopter
- Garder plus longtemps ses équipements
- Les faire réparer plutôt que les remplacer
- Lutter contre l’obsolescence programmée
- Acheter du matériel d’occasion, reconditionné, qui a été nettoyé, révisé et vérifié
- En fin de vie, veiller à les apporter à un point de collecte pour qu’ils soient correctement recyclés (revendeur en informatique, bornes de collecte…)
La pollution issue des utilisations numériques
Les usages numériques ont aussi une forte empreinte carbone. Lorsqu’on envoie un mail, son contenu est réceptionné sur un data center qui traite, stocke et transfère le message au réseau. Après cette phase de transit, ce message passe par un autre data center avant d’être transmis au correspondant. En envoyant six mails, on émet autant de CO2 qu’en parcourant 1 km en voiture. Autre exemple : Avant même la pandémie, on estimait que les services de vidéos à la demande (Netflix, Amazon Prime…) représentaient un niveau d’émissions équivalent à celui d’un pays comme le Chili (source The Shift Projet, rapport 2019)
Les réflexes écologiques à suivre
- Mettre les sites fréquemment consultés en favoris pour diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre en allant directement à l’adresse d’un site au lieu de passer par la recherche. Pour cela, on peut consulter l’historique, créer des favoris, taper l’URL exacte.
- Fermer les pages internet une fois la recherche aboutie. Les navigateurs internet réactualisent en permanence les pages ouvertes, même lorsqu’on ne les regarde plus. Pour cela, ils font appel à des serveurs web très consommateurs d’énergie. Donc, on ferme pages et onglets non utilisés et on supprime régulièrement les cookies pour alléger les serveurs informatiques.
- Vider sa boîte mail régulièrement et bloquer les spams
- Utiliser le Wifi plutôt que la 4G sur les téléphones portables car le Wifisollicite moins le réseau.
- Limiter le poids des fichiers. Optimiser la taille des documents envoyés en pièce jointe, supprimer les pièces-jointes inutiles, mettre un lien vers le cloud ou encore mieux utiliser une clé USB.
- Désinstaller les applications non utilisées sur son téléphone portable
- Modérer le streaming vidéo. Les vidéos en ligne représentent 60 % du flux mondial de données et sont responsables de près de 1 % des émissions mondiales de CO2. Pour réduire cet impact grandissant : on désactive la lecture automatique dans les paramètres de l’application, onprivilégie la musique téléchargée plutôt que le streaming audio, la radioplutôt que les clips musicaux, et on choisit une résolution de vidéo réduite.
Si les entreprises et les pouvoirs publics ont une grande participation à jouer dans le numérique écologique, chacun peut aussi y participer au quotidien devant ses écrans.
Pour aller plus loin : Ademe guide du numérique responsable