La Clean Beauty fait la part belle aux produits solides, comme le shampoing ou le dentifrice en galet, parce qu’ils sont plus écologiques. Mais savon solide ne veut pas forcément dire savon clean (bon pour la peau comme pour la planète). Explications.
À savon clean, fabrication clean
Avec un peu de marketing, n’importe quel savon peut paraître naturel et éco-responsable. Au-delà de l’emballage et des ingrédients, il faut regarder la fabrication et privilégier les méthodes ancestrales comme la saponification à froid, une vraie « slow production », difficile à réaliser à grande échelle. Un procédé bien différent des savons industriels faits à partir de perles de savon, venant souvent d’Asie. Après avoir fondu, ces perles sont malaxées dans une machine dans laquelle on ajoute colorants, conservateurs et parfums.
Autre avantage de la saponification à froid, la douce glycérine hydratante et nourrissante produite lors de la fabrication est conservée dans la formule, contrairement à la saponification à chaud (utilisée pour les savons de Marseille par exemple) qui l’enlève pour la vendre à part. Bonus pour la planète : on chauffe peu et on utilise peu d’eau. De plus, le savon issu de cette saponification à froid est très stable, entièrement biodégradable, si bien qu’il ne nécessite pas de conservateurs synthétiques polluants, peu biodégradables ou écotoxiques. Cette saponification à froid, qui exige au moins 4 semaines de séchage, garantit une réelle volonté de produire un savon clean.
À savon clean, ingrédients clean
Le savon est le résultat d’une réaction chimique entre des huiles (ou beurres végétaux) et une base, type soude. Le plus grand ennemi du savon clean ? L’huile de palme, que l’on peut retrouver même dans des savons dits traditionnels, type Alep ou de Marseille, à cause de fabricants peu scrupuleux. Le savon clean est donc sans huile de palme, vegan, sans conservateur, sans paraben et 100 % d’origine naturelle. Son procédé de fabrication, directement lié aux ingrédients, nécessite des beurres type karité, de l’huile d’olive ou de coco. Pour être tout à fait « clean », les beurres végétaux doivent être idéalement éco-sourcés ou issus de production responsable. Bien évidemment pas de sulfate dans un savon clean, car ce tensioactif, utilisé pour faire de la mousse, décape la peau et l’assèche.
Un savon zéro déchet, local et en circuit court
Ces savons artisanaux sont rarement vendus en grandes surfaces. On les trouve dans les circuits de distribution « engagés zéro déchet » ou dans les magasins bio. Ils se repèrent facilement par leur apparence irrégulière et grasse. On peut parfois les trouver en vrac et à la coupe, en vente directe auprès de producteurs, ou encore en magasin bio où ils sont en général emballés dans une boite en carton minimaliste. Faites attention aux emballages cartonnés des savons bio qui peuvent vous faire oublier qu’il y a de l’huile de palme dans la composition.
Le savon clean est donc principalement produit par saponification à froid – procédé qui garantit une biodégradabilité à 100 %- avec des ingrédients non-polluants et respectueux de l’équilibre de la peau.