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La Révolution CBD

CBD - CLEAN LIVING - WE ARE CLEAN

Le cannabidiol, l’une des molécules non psychotropes tirées du chanvre, fait fureur pour ses multiples effets bien-être, allant de la relaxation à la récupération des sportifs et au soulagement des douleurs chroniques. Le point sur la molécule star du moment.

On en trouve désormais partout. Plus un quartier, plus une ville qui ne compte sa ou ses boutiques dédiées au CBD. Les sites de vente sur internet sont légion et les marques fleurissent en toutes saisons. Même le rayon bien-être de Monoprix a référencé des huiles et compléments alimentaires à base de CBD. Car cette molécule se décline maintenant sous toutes les formes : cigarettes, liquides pour cigarettes électroniques, huiles à ingérer ou pour le massage, compléments alimentaires, cosmétiques, thés, infusions, boissons en canettes, gâteaux, miel et tablettes de chocolat. Le CBD a aussi pénétré l’univers de la restauration : le célèbre pâtissier Philippe Conticini l’a inclus dans l’un de ses desserts, le boulanger Anthony Courteille en a fait une barre chocolatée, Will’s Deli l’a inclus dans un sandwich Pastraweed, et les baristas créent des cocktails avec ou sans alcool, avec CBD. Alors, le CBD, engouement de bobos adeptes de yoga, ou vraie molécule thérapeutique ?

Petite Histoire du CBD

Le chanvre - CLEAN LIVING - WE ARE CLEAN

A l’origine, le chanvre

Le chanvre, ou cannabis sativa en latin (qui signifie chanvre cultivé), est une plante herbacée à fleurs, de la famille des Cannabinacées. Cette plante originaire des Régions équatoriales a été adaptée à toutes les régions du monde. Le chanvre, cultivé pour ses fibres solides et ses graines nourricières, est utilisé par l’homme depuis 8000 ans avant J.C. La première utilisation documentée de médicaments dérivés du cannabis remonte à 2737 avant J.C, lorsque l’empereur chinois Sheng Nung utilisait du thé infusé au cannabis pour soulager notamment le paludisme, les troubles de la mémoire, les rhumatismes et la goutte. Au XIXe siècle, la reine Victoria aurait utilisé du Cannabis pour soulager ses crampes menstruelles. Mais, à l’époque, on utilisait la plante en totum, sans distinguer ses différents composants.

La différence fondamentale entre le CBD et le THC

En 1839, le médecin et chercheur irlandais William B. O’Shaughnessy est le premier à publier une étude sur les effets thérapeutiques de la plante, en particulier comme anesthésique.

La première découverte d’un cannabinoïde isolé a été faite par le chimiste britannique Robert S. Cahn qui a signalé la structure partielle du Cannabinol au début des années 1930.

En 1940, le chimiste américain Roger Adams est le premier à extraire le cannabidiol (CBD). Ses recherches sont également responsables de la découverte du tétrahydrocannabinol (THC), la célèbre molécule psychotrope du cannabis, responsable des effets addictifs.

Mais, c’est réellement dans les années 1960 qu’un autre chercheur, Raphael Mechoulam, biochimiste israélien de la Hebrew University of Jerusalem, détermine les structures moléculaires du THC et du CBD et comprend que si le premier est psychotrope, le CBD lui, n’est pas un psychoactif toxique. Après avoir découvert le CBD, Mechoulam et ses collaborateurs ont effectué des tests sur différents sujets, notamment des primates, montrant ainsi que le CBD n’était pas la molécule responsable des effets sédatifs et intoxicants du cannabis. Ces recherches ont révélé que cette molécule avait probablement des effets thérapeutiques. Dès lors, l’intérêt pour le CBD et sa potentielle utilisation comme médicament a explosé.

Reconnu comme antiépileptique

Dans les années 70, les recherches se multiplient. On montre notamment que le CBD serait un anxiolytique, efficace aussi contre les nausées et les troubles du sommeil. Si ces recherches ne donnent pas vraiment lieu à des études scientifiques reconnues, une application thérapeutique est prouvée. En 1973, une équipe de chercheurs brésiliens annonce que le CBD est efficace pour traiter l’épilepsie. Mais il faudra attendre 2013 et un documentaire de la chaîne américaine CNN pour que le CBD soit mis sous le feu des projecteurs. Il racontait l’histoire de Charlotte Figi, une fillette originaire du Colorado, atteinte du syndrome de Dravet (forme très rare d’épilepsie chronique). En l’absence de traitement efficace et face aux centaines de crises dont elle souffrait chaque semaine, ses parents se sont tournés vers une solution alternative : une huile de cannabis particulièrement riche en CBD. Charlotte ne faisait ensuite plus que 2 à 3 crises par mois. Ce traitement des crises d’épilepsie pédiatrique est depuis le seul traitement pharmacologique ayant reçu une autorisation de la FDA (Food and Drug Administration).

Photo ©Yummy weed

Charlottes Figi CBD - CLEAN LIVING - WE ARE CLEAN

Montée en puissance aux États-Unis

La Californie a été le premier état, dès 1996, à adopter la Proposition 215, légalisant le cannabis médical, suivie par 7 autres états (Oregon, Alaska, Washington, Maine, Hawaï, Nevada, Colorado). Cette légalisation du cannabis médical a permis aux chercheurs d’étendre leurs études aux utilisations médicales : le CBD et son potentiel pour le traitement de maladies telles que l’anxiété, la dépression, l’insomnie, l’arthrite, la fibromyalgie, la douleur chronique, l’épilepsie et de nombreuses maladies neurodégénératives. Dans les années qui ont suivi cette médiatisation, la stigmatisation du CBD et du cannabis a radicalement changé aux États-Unis. C’est notamment la crise des opioïdes, aux États-Unis et en Europe, qui a renouvelé l’intérêt pour le CBD. Face à l’ampleur de ce problème, dépendances et troubles occasionnés par la prise de ces substances, des chercheurs ont travaillé sur des solutions alternatives pour soulager les patients atteints de douleurs chroniques.

Jusqu’à son arrivée en France

Le CBD a traversé l’Europe et, au gré des évolutions réglementaires du vieux Continent, trouvé en Suisse un endroit où se développer librement. Le pays autorise en effet 1% de THC dans le chanvre et n’est pas restreint par le catalogue européen des variétés de chanvre. Il n’en fallait pas plus pour que des fermiers locaux commencent à cultiver du chanvre fortement dosé au CBD, avec des variétés issues de croisements européen et américain. L’essor de la fleur CBD en Suisse a ensuite irrigué l’Italie, la Belgique ou le Luxembourg, qui ont adapté leur réglementation pour autoriser le commerce de la fleur CBD. Mais la France a peu fait évoluer son cadre légal.

Que dit la Loi française ?

Le CBD reconnu par l’OMS et l’UE

Dans un rapport officiel de 2017, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a estimé que le CBD n’était pas nocif pour la santé et ne présentait aucun effet psychoactif ni dépendance. De nouvelles recherches sur les opportunités thérapeutiques du CBD ont été préconisées par l’OMS afin de mieux définir son potentiel. Et dans l’arrêt dit « Kanavape » du 19 novembre 2020, la cour de justice de l’Union européenne a également jugé que le CBD ne constitue pas un stupéfiant et peut circuler librement sur le territoire européen.

Très encadré en France

Cependant, en France, l’article 1er de l’arrêté du 22 août 1990 sur les stupéfiants limite la culture, l’importation et l’utilisation industrielle et commerciale du chanvre aux seules fibres et graines de la plante, interdisant de ce fait l’importation et la commercialisation de tout produit contenant de l’huile de cannabidiol (CBD) obtenue à partir de plantes entières de chanvre, et plus particulièrement des feuilles et fleurs de la plante, qui contiennent naturellement le CBD.

Dans cet arrêt, la Cour de justice de l’Union Européenne (CJUE) était saisie d’une question préjudicielle par la Cour d’Appel d’Aix en Provence portant sur la conformité au droit de l’Union européenne de cet article de 1990. La CJUE a statué qu’une mesure nationale, qui interdit la commercialisation du CBD issue de la plante entière, constitue une entrave à la libre circulation.

Par ailleurs, il est rappelé que les produits contenant du CBD demeurent soumis au respect des dispositions législatives françaises, et plus particulièrement des suivantes :
Ils ne peuvent, sous peine de sanctions pénales, revendiquer des allégations thérapeutiques, à moins qu’ils n’aient été autorisés comme médicament par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, ou la Commission européenne sur la base d’un dossier évalué selon des critères scientifiques de qualité, sécurité et efficacité.

Si les autorités françaises ont officiellement pris acte de cet arrêt, elles ont aussi réitéré « leurs avertissements concernant les effets potentiellement nocifs de la molécule de CBD, encore peu connue ».

Pour l’instant, en France, le CBD autorisé doit être issu d’une variété de cannabis sativa L. autorisée par la réglementation, et les produits doivent provenir d’une plante dont la teneur en THC (tétrahydrocannabidiol, la molécule psychotrope du cannabis) est inférieure à 0,2%. Pour garantir le taux de THC, ils doivent faire l’objet d’une certification par un laboratoire indépendant et spécialisé.

Le CBD, fonctionnement et bienfaits

Le corps produit ses propres canabinoïdes, responsables de notre équilibre immunitaire

Le corps humain produit ses propres cannabinoïdes avec des récepteurs spécifiques, le système endocannabinoïde, découvert au début des années 1990 et responsable de l’homéostasie (le bon équilibre global). Les endocannabinoïdes sont indispensables au bon fonctionnement de notre système nerveux, influencent de nombreux processus physiologiques (l’humeur, la mémoire, la digestion, les fonctions motrices, la réponse immunitaire, l’appétit, la douleur, la pression sanguine et la croissance osseuse) et aident à coordonner les messages entre le corps et le cerveau.

En effet, les deux principaux récepteurs du système endocannabinoïde sont les CB1 (présents dans le cerveau, le foie, les reins et les poumons et le système nerveux central) et les récepteurs CB2 (dans le système immunitaire et les organes périphériques). Alors que le THC affecte directement ces récepteurs, le CBD a une approche plus subtile et plus indirecte. Au lieu de s’attacher à ces récepteurs, le CBD agit sur la façon dont ces récepteurs envoient leurs signaux et leurs composés chimiques au corps. Le CBD augmente aussi la production des endocannabinoïdes, dont l’anandamine, qui joue sur l’humeur et la mémoire.

En plus de ses effets indirects sur les récepteurs endocannabinoïdes, le CBD influence également d’autres récepteurs dans le cerveau et le corps dont les récepteurs opioïdes (régulation de la sensation de douleur) et les récepteurs de la sérotonine (régulation de l’humeur).

Bienfaits du CBD

Le CBD cumule des propriétés « in et out », c’est à dire à la fois quand il est ingéré et appliqué sur la peau, qui varient et s’amplifient selon sa concentration (5%, 10%, 20%). Il optimise la réponse naturelle du système nerveux, en jouant le rôle d’antalgique et d’anti-inflammatoire. Il ne soigne pas, car il n’élimine pas les symptômes, mais en réduit les impacts en envoyant des signaux qui, en substance, intiment à l’organisme de ne pas s’en soucier.

Le CBD est reconnu pour son effet relaxant : il diminue le stress, les angoisses et l’anxiété, les troubles du sommeil.

  • Il stimule la mémoire, la concentration et l’acuité mentale.
  • Il atténue les douleurs, notamment celles dues à certaines maladies chroniques (sclérose en plaques, fibromyalgie…)
  • Il aide à lutter contre les inflammations et les syndromes inflammatoires chroniques (arthrite, intestin irritable, maladie de Crohn, endométriose…), mais aussi les règles douloureuses en application locale
  • Il a des effets sur certaines affections neurologiques, en particulier l’épilepsie, et troubles neurodégénératifs, tels qu’Alzheimer ou Parkinson
    Il est aussi utilisé en complément lors de traitement lourds liées à certains cancers
  • En application cosmétique, il revendique des propriétés anti-inflammatoire, antioxydante, régénérante et anti-microbienne. Il a ainsi des propriétés antivieillissement et soulage aussi les peaux sujettes aux imperfections, à l’acné ou à l’eczéma.
  • Ses propriétés décontractantes et anti-inflammatoires améliorent aussi la récupération après le sport et évitent les crampes, courbatures et spasmes musculaires après un effort.
  • Il réduirait même les dépendances à la cigarette, à la drogue et à l’alcool, en modulant les effets de récompense des composés créant une dépendance.

A savoir avant de choisir

Qu’est-ce que l’effet d’entourage ?

Les huiles au CBD précisent souvent contenir un extrait de CBD broad spectrum ou large spectre, ou full spectrum, soit spectre complet. Le CBD à spectre complet provient de l’extraction complète de la plante où toutes les parties du chanvre sont utilisées (fleurs, feuilles, graines, tiges). Or, il existe plus de 140 molécules actives présentes dans le chanvre.

En plus du CBD, on y retrouve donc d’autres cannabinoïdes – acide cannabidiolique (CBDa), cannabigerol (CBG), cannabichromene (CBC), cannabinol (CBN) – mais aussi les esters, les terpènes, les acides gras de l’huile de graines de chanvre, les vitamines E, A, B1, B2, B6. Ensemble, ces composants ont une action synergique qui leur confère une efficacité supérieure à celle du CBD seul, c’est ce qu’on appelle l’effet d’entourage. Mais les extraits à spectre complet contiennent une faible quantité de THC (<0,2%). Attention en achetant des produits provenant de l’étranger : en Suisse par exemple – où est souvent réalisée l’extraction – le taux de THC autorisé va jusqu’à 1 %.

Les extraits à large spectre sont fabriqués de la même manière, mais avec une étape supplémentaire, la chromatographie, utilisée pour éliminer le THC du mélange.

Le mode d’extraction

Le CBD est extrait du chanvre selon plusieurs méthodes : extraction manuelle, à l’eau, sans ou avec solvant, au CO2 supercritique, à l’éthanol ou à l’alcool isopropylique. Chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients, mais l’extraction au CO2 garantit un produit avec un haut niveau de pureté, sans résidu d’agent chimique.

Le dosage

Un produit concentré à hauteur de 5% de CBD comprend ainsi 95% d’huile de chanvre et 5% de CBD. Il existe des dosages à 5%, 10%, 15% et même au-delà de 20%. Il n’existe pas de posologie précise mais des recommandations selon les symptômes à soulager. Il est conseillé d’adapter sa
prise de CBD à son poids, en commençant à 5% et d’augmenter progressivement jusqu’à arriver à la posologie adaptée à son besoin.

Si on trouve souvent le CBD dans une huile, c’est parce que les cannabinoïdes sont liposolubles. L’huile CBD peut aussi être “reconstituée”, à savoir prendre n’importe quelle huile alimentaire (coco, pépins de raisins, prune) et ajouter du CBD en isolat. Chez certaines marques, le CBD est associé à des plantes adaptogènes, tonifiantes ou relaxantes suivant l’effet recherché.

L’usage

L’huile CBD s’utilise principalement en sublingual (quelques gouttes sous la langue) pour passer facilement dans les vaisseaux sanguins de la bouche et sous la langue. Il faut alors attendre au moins une minute avant d’avaler. Les effets débutent après 15 à 30 minutes et culminent environ une heure et demie après l’administration.

Lorsque le CBD est ingéré sous forme de complément alimentaire, il passe par les intestins – ce qui en fait la forme la plus active sur inflammation de l’intestin – puis est envoyé au foie. Il faut environ 1h à jeun pour en ressentir les effets, ou jusqu’à 3h avec de la nourriture. Les topiques peuvent être utilisés pour les problèmes cutanés, musculaires ou articulaires, et ne seront pas absorbés dans la circulation sanguine. La présence de terpènes semble augmenter le passage dans la peau.

Interactions médicamenteuses potentielles

Bien que des études soient toujours en cours pour déterminer les interactions potentielles entre le CBD et des médicaments spécifiques, il existe une règle empirique qui peut aider les consommateurs : éviter le CBD si les traitements en cours déconseillent la consommation de pamplemousse. En effet, environ la moitié des médicaments métabolisés le sont ainsi par l’intermédiaire d’une enzyme, la CYP3A4, avec laquelle interfèrent aussi le CBD et le pamplemousse. Selon la FDA, l’autorité américaine de régulation de l’alimentaire et du médicament, la consommation de pamplemousse avec certains médicaments peut entraîner une concentration plus élevée du médicament dans la circulation sanguine et des effets secondaires indésirables ou même une surdose. En cas de doute, on demande à son médecin ou on s’en tient à l’application topique.

Alors, simple vague passagère, l’usage du CBD ? Probablement pas. Car si son usage peut paraître anecdotique voire ludique, à regarder certaines propositions, il offre de réels bienfaits rapportés par ses utilisateurs réguliers. Et les études scientifiques n’en sont qu’aux prémices. En effet, les pays l’utilisant à des fins thérapeutiques, comme le Canada ou Israël, multiplient les recherches, dont celle d’un complément de traitement du Covid-19.

Source sur les origines et thérapeutique

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Collaboratrice