Les bruits peuvent nous rendre la vie compliquée, et même nous rendre malades.
Zoom sur cette nouvelle pollution presque aussi importante que celle de l’air !
Des bruits de travaux qui n’en finissent plus dans l’appartement du dessus, des voitures qui accélèrent, des avions qui décollent, des cris stridents d’enfants… En France, 25 millions de personnes sont touchées par la pollution sonore et 9 millions seraient particulièrement surexposées. Cet enjeu de santé publique a même un coût chiffré à 155,7 milliards d’euros par an en France. Le bruit est en effet le deuxième facteur environnemental entraînant des dommages sur la santé, juste après la pollution de l’air ! Décryptage de cette pollution sonore qui peut perturber fortement notre quête du Clean Living.
Quelle différence entre nuisance sonore et pollution sonore ?
On parle de nuisance sonore pour des bruits très forts et/ou répétitifs qui altèrent immédiatement le système auditif (acouphènes, sifflements, fatigue auditive, perte de l’audition…). La pollution sonore, elle, est plus compliquée à appréhender, car son impact n’est pas immédiat. De plus, les bruits, souvent liés à l’activité humaine, peuvent être de prime abord tolérables et tolérés. C’est en persistant dans la durée qu’ils deviennent gênants et entraînent des conséquences néfastes sur notre santé, et même sur l’environnement. Pour prendre un exemple, la pollution sonore sous-marine menace aujourd’hui les baleines et les dauphins !
Les sources de pollution sonore sont connues et identifiées. En pole position : le transport de passagers et de marchandises (routes, métro, transport aérien, etc.). Ensuite, les bruits de voisinage, de jour comme de nuit. Enfin, le bruit des machines (de l’électroménager aux outils de chantiers).
L’impact de la pollution sonore sur notre santé
Le bruit a de fortes conséquences sur notre santé. Des troubles auditifs, bien sûr, mais aussi des problèmes d’hypertension, des problèmes de sommeil et de concentration, et même des dépressions ! D’ailleurs, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a récemment classé la pollution sonore comme un problème de santé publique, deuxième cause de morbidité liée à des facteurs environnementaux.
Actuellement, 1 Européen sur 5 est exposé à des niveaux sonores élevés. Et selon un rapport Noise in Europe (Bruit en Europe), paru en 2020 par l’Agence Européenne de l’Environnement (AEE) ce chiffre devrait augmenter dans les années à venir.
Comment se protéger de la pollution sonore ?
Tout dépend de quelle nuisance sonore nous parlons. À l’intérieur d’un logement, le bruit ne doit pas dépasser 30 décibels afin de ne pas gêner le bien-être de tous. En extérieur, il n’est pas souhaitable que nous soyons exposés plusieurs heures de suite à 85 décibels. Pour vous donner un exemple, le bruit d’une tondeuse avoisine les 90 décibels et un avion au décollage frise les 150.
La loi prévoit -en plus des seuils à ne pas dépasser- un risque d’amende pour non-respect. Chaque pays européen doit aussi lutter contre les nuisances sonores liées aux infrastructures des transports en établissant notamment des cartes d’exposition aux bruits et des plans d’actions pour y remédier : moteurs hybrides, murs anti-bruit, isolation phonique des fenêtres…
Les services de recherche et développement en phonique innovent d’ailleurs depuis des années sur les types de matériaux à utiliser pour limiter l’impact du bruit.
Récemment, une étude scientifique indique que les sons naturels, en plus de camoufler la pollution sonore, auraient un impact positif sur la pression artérielle, et même le niveau de stress. À nous les fonds musicaux de chants d’oiseaux, et pourquoi pas l’installation d’une fontaine zen avec un doux bruit de cascade comme en pleine nature !
Une sensibilité au bruit différente
Vous connaissez l’hyperacousie ? C’est le terme qui désigne l’hypersensibilité aux sons du quotidien. Inconfort, stress… Cette pathologie se traite en rééduquant son cerveau à mieux tolérer les bruits. Car nous ne sommes pas tous égaux face aux bruits et à certains bruits en particulier. Certaines personnes ne supportent pas le bruit de la mastication, d’autres les cris d’enfants. Cette intolérance s’explique souvent comme des manifestations de notre inconscient qui veut nous dire quelque chose sur nous, notre comportement, notre histoire, notre niveau de frustration dans la vie. Il faut alors plonger dans son silence intérieur pour mieux comprendre.