Parmi les « petits gestes » écologiques, il y a celui qui est de « changer de banque ». En effet, nos placements, notre épargne participent souvent, sans qu’on le sache, au financement d’initiatives qui participent au réchauffement climatique. Mais de nouveaux établissements bancaires permettent de faire un autre choix : des investissements « clean ». Explications.
Quel est le problème écologique avec les banques classiques ?
La plupart des citoyens l’ignorent, mais l’argent que nous déposons à la banque, notre épargne, ne reste pas à dormir sur nos comptes. En réalité, cet argent est utilisé par les banques pour le faire fructifier, notamment par l’octroi de crédits, ou de détention d’actions. Les banques financent ainsi des projets avec notre argent sans que nous sachions forcément quoi. Et certaines entreprises, que les banques financent, ne sont pas toujours vertueuses. Surtout quand il s’agit d’acteurs des énergies fossiles, très émettrices de CO2, qui contribuent au réchauffement climatique. Ainsi, en finançant ces entreprises, la banque offre son soutien. Le plus écologique des citoyens peut donc vivre sobrement, adopter tous les gestes les plus responsables au quotidien, tout en finançant à son insu les énergies fossiles. Certains algorithmes peuvent même évaluer vos émissions de CO2 en fonction de votre banque, sur CombienEmetMonAgent.info par exemple.
Une néo banque, c’est quoi ?
Au départ, le terme néo banque désigne une banque sans agences physiques, sans guichet, accessible uniquement à distance via un site, une application mobile ou des conseillers par téléphone. Ces banques « modernes » permettent d’avoir un compte courant, une carte de paiement, et parfois de l’épargne et du crédit. Plus réactives, plus accessibles, plus disponibles, les informations et les opérations courantes y sont simplifiées, et de nombreux frais bancaires n’existent plus.
Les banques écologiques, jeunes banques, ont choisi ce mode de fonctionnement moins couteux au démarrage, plus souple et qui répond mieux aux besoins de leurs clients, souvent engagés et jeunes, habitués à utiliser des applis et des documents dématérialisés.
C’est pourquoi l’appellation « néo-banque écologique » caractérise ces banques écologiques. Normalement le mot « banque » est réservé aux établissements de crédits. Les néo-banques qui possèdent une licence bancaire sont donc des banques sans agence.
Celles qui n’ont pas de licence bancaire devraient être appelées « intermédiaire financier », car les fonds des clients sont abrités par une banque dont elles sont clientes.
Banque écologique : quelles différences avec une banque classique ?
Une banque « verte » s’engage à faire travailler l’argent des déposants dans le cadre de projets écologiques, durables et non nocifs à l’environnement. Contrairement aux banques classiques, les banques écologiques adoptent des politiques de transparence totale. Elles choisissent à qui elles prêtent de l’argent, mais aussi les actifs dans lesquels l’argent est investi. Enfin, les banques écologiques ne sauraient l’être sans appliquer une charte sur l’éthique et le développement durable à 360°.
Quels sont les placements verts et labels ?
Les néo banques écolo ne proposent pour la plupart pas de placements mais il est possible d’en faire via des plateformes spécialisées qui ne travaillent qu’avec des entreprises responsables. Ces placements peuvent bénéficier de labels assurant leur neutralité carbone, ou leur impact sur l’environnement, comme l’Investissement Socialement Responsable (ISR) et le label Greenfin (anciennement TEEC). Avec eux, aucune crainte de financer des marchés ou des projets dans des secteurs que vous pourriez réprouver (armement, énergies fossiles, tabac…), mais au contraire des entreprises dédiées à la transition énergétique, à la réduction des émissions de CO2 ou encore éthiques, responsables ou qui valorisent l’égalité hommes-femmes. Il existe même des assurances vie ISR qui proposent des placements verts. Pour obtenir le label ISR créé par le ministère des Finances, les établissements financiers doivent analyser scrupuleusement leur méthode de sélection des investissements proposés et mesurer leur impact, ce qui revient à choisir sur des critères sociaux et environnementaux les sociétés les plus vertueuses dans chaque domaine d’activité.
Quels effets sur l’écologie ?
En choisissant des investissements écologiques, les néo banques vertes favorisent certains projets et permettent à des initiatives responsables de voir le jour. Mais encore plus que de soutenir ces projets vertueux, les banques écolo évincent les entreprises qui ont un impact négatif sur l’environnement. En excluant de leurs financements les producteurs d’énergies fossiles, les activités polluantes et non éthiques, les banques vertes jouent un rôle majeur dans les changements sociétaux et écologiques à venir. Par ailleurs, les fameuses actions à 360° mises en place au sein des néo banques green en font des entreprises elles-mêmes responsables. Ces actions vont de la réduction du plastique (avec par exemple des cartes bancaires sans plastique), au soutien d’associations écologiques en passant par des actions internes ou auprès des clients, pour les aider à calculer leur empreinte carbone ou à consommer plus responsable en analysant leurs relevés de comptes.
Les banques écologiques, une vraie solution ?
Par rapport aux conséquences écologiques des investissements des 4 plus grandes banques françaises, qui sont considérables, les banques écolo sont bien plus vertueuses. De plus, notre porte-monnaie a un impact très puissant par rapport à un bulletin de vote. Si plus personne n’achète un produit néfaste, on arrêtera de le produire et si le consommateur exige une traçabilité avant d’acheter un produit, on la lui fournira. Si l’on ralenti les investissements vers les grands pollueurs et les énergies fossiles, ces derniers devront se tourner vers d’autres solutions. Et si, en plus, une partie de ces investissements se porte vers d’autres systèmes vertueux, le bénéfice sera conséquent !
Depuis des années, les citoyens financent à travers leur banque certains secteurs polluants sans le savoir, ni le vouloir, alors qu’ils luttent contre eux par ailleurs. Heureusement certains organismes ont une nouvelle vision de la banque qui permettent à chacun de choisir ce que son argent fera ! Alors, prêts à changer de banque ?