Pour la plupart, jeûner reste une curiosité, pour d’autres une expérience vécue et pour d’autres encore une idée bien peu tentante. Alors, on y va ou pas ? Avant de se décider, on fait le point.
Le jeûne c’est quoi ?
Par définition, jeûner signifie « se priver ou être privé de nourriture ». Jeûner c’est dans tous les cas, ne manger aucun aliment solide et se contenter de consommer des liquides, la plupart du temps, de l’eau, des tisanes, des jus d’herbes ou de fruits selon la diète observée. L’objectif étant de mettre son corps au repos sans risquer la déshydratation. La durée d’un jeûne peut aller de 24 heures à plusieurs jours. Mais, avant cela, il est nécessaire de faire le point avec son médecin ou son naturopathe sur son état de santé général. On ne doit pas entamer une telle diète en étant fatigué.
Le jeûne pour tous ?
Le jeûne est totalement interdit aux femmes enceintes, aux personnes atteintes d’insuffisance rénale, de pathologiques cardiaques, aux diabétiques, aux personnes atteintes de pathologies infectieuses ou sous traitement médical (car le jeûne implique la non prise de médicaments), aux personnes souffrant de troubles alimentaires sévères ou non (cette diète risque de perturber le comportement alimentaire d’une personne souffrant déjà de troubles de ce type), aux personnes déprimées psychologiquement, aux personnes immunodéprimées.
La contre-indication est relative et temporaire pour les personnes en période de convalescence ou celles qui sont fatiguées, celles qui ont un grand besoin d’énergie en raison d’un travail physique très contraignant ou pour les sportifs (les vrais !). Toutes s’abstiendront de se lancer dans un jeûne à ce moment de leur vie. Elles attendront d’avoir retrouvé une bonne énergie vitale avant de l’envisager.
Dans tous les cas, on aborde cette restriction alimentaire en ayant pris soin de son foie préalablement (on le chouchoute avec une alimentation saine (plus basique qu’acide car le jeûne entraine une acidification temporaire), une bonne hydratation, un coup de pouce quotidien avec une bouillotte posée sur le foie (afin de le soutenir notamment en période hivernale), une bonne respiration (oui, oui ça se travaille), une bonne forme physique avec de l’exercice quotidien (plus on a une musculature de qualité, moins le jeûne ne la fera fondre).
Pourquoi c’est bon de jeûner ?
Le jeûne va permettre au corps d’aller puiser dans ses réserves et de le débarrasser de ce dont il n’a pas besoin. Sorte de feu de joie intérieur, cette pratique permet de consommer les sucres et graisses excédentaires, tout en préservant les bonnes ressources et réserves.
Mais prudence…
Attention, un jeûne peut déclencher des réactions parfois violentes telles que nausées, vomissements, diarrhées, éruption de boutons, migraines. Car le corps a enclenché un grand ménage et celui-ci ne se fait pas toujours dans la douceur. D’où l’importance d’être accompagné pendant cette période de grande détoxification, seul un professionnel de santé sera à même de vous dire si c’est une réaction passagère, correspondant au drainage du foie, ou si c’est une réaction disproportionnée et trop épuisante qui nécessite l’arrêt de la cure.
Jeûner, mais accompagné
On peut pratiquer seul chez soi, en prévoyant un vrai repos le temps de la cure mais (on le répète !) il est indispensable de consulter un professionnel de santé avant, pendant et après. L’idéal, et même le luxe, c’est de se lancer lors d’une cure, d’une retraite en groupe, mais là encore en sélectionnant soigneusement le lieu et le personnel accompagnant. L’organisateur doit préalablement vous faire remplir un questionnaire de santé, organiser un entretien avec vous pour constater quelles sont vos motivations, quel est le contexte et mieux connaitre votre mode de vie.
Jeûne intermittent, plus light ?
Il est très à la mode et consiste à nettoyer et purifier son organisme. Sur le même principe que le jeûne total d’un à plusieurs jours, il se limite à une privation d’aliments pendant 12 à 16 heures. Concrètement, c’est comme sauter un repas mais de façon consciente, pas parce qu’on reste rivé à son bureau le nez dans son écran. Et en adoptant une bonne alimentation clean et équilibrée par ailleurs. On peut diner et passer directement au déjeuner (on saute le « petit-déj ») le lendemain. En le privant d’un repas, le corps va systématiquement puiser dans ses réserves de sucre dans un premier temps. Il le trouve dans le sang et ou dans le foie. C’est le jeûne long, lui, qui va puiser dans les réserves de graisses (à partir de 2 ou 3 jours de jeûne selon les métabolismes). Si, selon son mode de vie, il est plus facile de sauter le diner, on prend un gouter vers 17H00 et le repas suivant sera alors le petit-déjeuner. En revanche, on continuer à s’hydrater ! Le jeûne intermittent peut se pratiquer sur une semaine si on veut perdre du poids ou régulièrement, à raison d’une fois par semaine, si l’on sent que l’on gagne en confort digestif et en bien-être global.
La mono-diète, un petit jeûne en douceur
C’est surement la solution idéale pour une diète douce. Le principe est simple : on ne consomme qu’un seul aliment ou une famille d’aliments pendant un ou plusieurs jours. C’est un jeûne qui ne porte pas son nom mais qui présente de nombreux avantages, à commencer par celui de vous familiariser avec l’idée même d’exclusion d’aliments mais progressivement. C’est aussi une préparation psychologique quand on envisage un jour un « vrai » jeûne ! L’avantage physiologique de la mono-diète ? le repos profond du système digestif. En se concentrant sur un seul aliment, la digestion est facilitée, moins couteuse et moins fatigante. La mono-diète est bénéfique sur le plan énergétique (elle redonne un tonus mesurable), sur le plan digestif (elle booste la digestion à long terme), elle augmente la concentration et élimine les sensations de lourdeur et le coup de pompe d’après repas.
On se concentre sur un aliment comme un ou plusieurs fruits (mono-diète de pomme, de banane ou des deux), une céréale comme le sarrasin ou encore le riz ou le quinoa (ou les deux en alternance), un ou plusieurs légumes cuits, du bouillon ou du jus de légumes. On bannit le froid au profit de la température ambiante qui facilite la digestion. Les contre-indications sont les mêmes que pour le jeûne, même si celui-ci est plus exigeant.
En conclusion, oui au jeûne qui correspond à un besoin de nettoyer son organisme mais il ne se fait jamais à la légère, sans bilan préalable avec un professionnel de santé. Plus raisonnables, la mono-diète et le jeûne intermittent, deux approches du Clean Eating (Alimentation saine) plus douces. Mais quelle que soit la méthode choisie, l’essentiel est de rester fidèle aux valeurs du bien manger tous les jours, toute l’année (sain, de saison, local, brut, bio) et dans la joie !