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L'écologie, c'est d’abord dans l'assiette

Assiette écologique - WE ARE CLEAN - CLEAN EATING

Quand on évoque les dégâts écologiques, on pense surtout à la pollution de l’air à cause des transports, ou de l’eau et des sols due aux déchets. Et on oublie souvent les conséquences écologiques de ce qu’il y a dans nos assiettes. Car l’alimentation est précisément en lien avec tous ces problèmes : transports, déchets, mais aussi destruction de la nature à cause de cultures mondialisées et de l’utilisation de pesticides ravageurs.

Alimentation et mondialisation

L’industrie alimentaire est devenue un monstre à mesure qu’elle s’est mondialisée. Les importations et exportations et la taille gigantesque des marchés ont complètement transformé l’impact de la production alimentaire au niveau écologique. Nous consommons des aliments qui ont été produits à l’autre bout du monde et nous sont apportés par cargos, camions ou avion, grands émetteurs de gaz à effet de serre, parfois pour des denrées que l’on pourrait très bien cultiver chez nous mais qui seraient plus chères. C’est ainsi que l’on trouve dans les hypermarchés des produits hors saison mais bon marché malgré leur long voyage, notamment car à l’autre bout du monde, les lois sont moins restrictives en terme d’écologie, de pesticides etc… et la main d’œuvre bien moins chère. On peut produire plus et avec de plus grandes marges même si les produits voyagent, et même si cela implique de sacrifier la biodiversité et l’éthique en exploitant des travailleurs sur de gigantesques exploitations qui épuisent les sols et exigent beaucoup de ressources, en eau ou en énergie. Évidemment, dès que l’on commence à consommer plus localement, à faire attention aux étiquettes et à la provenance des produits, on renoue aussi avec la saisonnalité, avec le goût et la conscience lors de l’achat.

Émissions de gaz à effet de serre

Outre le transport des aliments produits qui émet des gaz à effet de serre (CO2), les animaux d’élevage émettent d’autres gaz à effet de serre encore plus puissants que le CO2 comme le méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N2O). Il faut aussi compter l’importation des aliments… pour les animaux élevés pour leur viande mais aussi pour leur lait. Les trois plus grosses entreprises mondiales de viande et de lait (JBS, Tyson et Cargill) émettent à elles seules plus de gaz à effet de serre que la France. Sans que le consommateur puisse le voir, les sources d’émissions de GES (gaz à effet de serre) sont multiples et on trouve des responsables à tous les niveaux de la chaine. Car il ne faut pas oublier les émissions dues à la transformation, puis à l’emballage, à la commercialisation et même à la gestion des déchets en fin de cycle. En ayant une vision globale de toutes ces branches, on s’aperçoit combien la consommation de produits industriels transformés, de viande ou encore de produits importés, participe à augmenter les émissions de GES et, de fait, au réchauffement climatique qui en découle. C’est l’occasion de revenir à une alimentation plus locale, plus végétale et aux produits frais.

Terrible bilan écologique pour la viande

Viande - WE ARE CLEAN - CLEAN EATING

La consommation accrue de viande cumule les conséquences négatives pour la planète. La « production » massive d’animaux qui émet donc énormément de GES, notamment pour le bœuf et l’agneau, est surtout très gourmande en eau : plus de 10 000 litres d’eau sont nécessaires pour produire un seul kilo de viande de bœuf. Loin devant le porc qui en consomme 5000 L environ, ou le poulet. Mais surtout bien loin devant les céréales qui nécessitent environ 700 L pour le maïs et jusqu’à 1400 L pour le riz, ce qui reste bien inférieur. Ainsi notre « empreinte eau » baisserait drastiquement si l’on diminuait notre consommation de viande. Mais surtout, environ 40% des céréales cultivées dans le monde le sont à destination de ces animaux d’élevage. Des millions de tonnes de céréales qui pourraient servir à nourrir des populations entières mais qui à la place sont données aux animaux. Pour avoir une idée de cette démesure, on considère qu’il faut environ 10 calories végétales pour produire 1 calorie de bœuf : on nourrirait beaucoup plus de monde avec ces céréales que la viande qui est produite grâce à elles ne le pourra jamais. Ainsi, on déprécie la capacité de ces céréales à nourrir les hommes en les transformant en un aliment moins nutritif.

Déforestation pour les céréales et les élevages

Enfin, la forte demande en terres pour les élevages ou les cultures de céréales destinées aux élevages, mène tout droit à la déforestation : les éleveurs et agriculteurs transforment ainsi les forêts en pâturages jusque dans la forêt amazonienne, où des parcelles entières sont brulées chaque jour pour y planter du soja destiné aux bêtes. Quand on sait que la surconsommation de viande nuit aussi à la santé, cela fait une raison de plus pour drastiquement végétaliser nos assiettes ! Ainsi, la déforestation à des fins d’élevage ou de culture de céréales pour l’alimentation des animaux, est un vrai fléau savamment orchestré par les producteurs qui veulent vendre toujours plus de viande, en steak ou transformée. C’est en particulier le cas du soja cultivé au Brésil qui est l’un des plus grands facteurs de déforestation dans le monde. La région du Cerrado a vu sa savane disparaitre à 50% pour cette raison, tout comme d’immenses parcelles de forêt amazonienne, alors qu’elles stockent le CO2 et abritent des trésors de biodiversité impossibles à remplacer. La déforestation est responsable d’environ 12 % des émissions de gaz à effet dans le monde. Quand on sait que ce sont les cultures destinées aux animaux qui en sont la cause, le lien entre notre consommation de viande et l’écologie est évident.

Encore trop de gaspillage alimentaire

Gaspillage alimentaire - WE ARE CLEAN - CLEAN EATING

Un sujet intéressant quand on regarde l’impact écologique de la nourriture, c’est de constater que parfois toute l’eau consommée, toute la pollution engendrée, tous les gaz à effet de serre émis, tous les sols épuisés, tous les emballages fabriqués et le transport utilisé l’ont été pour rien ! Eh oui, dans notre société capitaliste où il faut pouvoir tout consommer tout le temps, on surproduit pour ne surtout pas risquer de rater une vente. Mais ce sont autant de denrées périssables encore comestibles qui sont jetées chaque jour. Un gaspillage intolérable quand on sait que la planète paie le prix fort et que des gens par ailleurs meurent de faim. C’est le système et nos habitudes qu’il faut repenser : acheter la juste quantité, réapprendre à transformer les restes, mais surtout réduire la nourriture industrielle qui connait un énorme taux de rebut, tout au long de son cycle de vie, de la production à sa distribution et gâche dans son sillage des tonnes de matériaux utilisés pour l’emballer. De nombreuses applis et un mouvement antigaspi ont vu le jour et apportent des solutions pour acheter les invendus à moindre prix ou encore cuisiner en utilisant au mieux les aliments.

Terres agricoles et agriculture intensive

Les terrains qui étaient sauvages, ou les forêts mêmes si elles ne sont pas primaires comme la forêt amazonienne, sont des viviers de biodiversité et produisent des effets de régulation précieux pour la planète. Or quand l’homme les transforme en cultures, c’est tout l’écosystème qui est anéanti. Plus de racines dans le sol pour retenir l’eau, plus de haies pour les petits animaux et les oiseaux, plus d’ombre pour réguler l’humidité, plus d’arbres pour absorber le CO2, plus d’insectes… mais des pesticides qui contribuent à la pollution des sols et un labour de la terre terriblement néfaste à son équilibre biologique et bactériologique. Les sols sont une ressource naturelle de plus en plus précieuse à mesure que leur naturalité disparait avec l’expansion des cultures. En consommant bio, on épargne à la terre l’utilisation de pesticides, mais on ne la préserve pas des labours intensifs que la charte bio n’interdit pas. Pour cela, il faut trouver des exploitations qui pratiquent l’agriculture bio de conservation des sols, souvent des entreprises familiales de passionnés dédiés aux bonnes pratiques écologiques agricoles.

Surexploitation des océans

Pêche - WE ARE CLEAN - CLEAN EATING

On commence à le savoir mais l’industrie de la pêche à un impact très mauvais sur la vie et l’écosystème marin à cause de techniques ravageuses et de la surpêche. L’UE a enfin interdit la pêche électrique (à partir de 2021) et le chalutage en eaux profondes qui, en raclant le sol pour récolter tout ce qui vit, est responsable de l’arrachage des coraux mais aussi d’une quantité astronomique de prises dites accidentelles. La « palangre » utilisée pour le thon, est constituée d’une ligne de centaines d’hameçons et capture sans distinction tortues et requins qui ne survivent pas.
Selon le WWF, 38 millions de tonnes d’animaux marins sont récupérées par accident ce qui représente 40 % de la pêche mondiale !!! En ce qui concerne certaines espèces, les chiffres sont incroyables : pour 1 kg de crevettes, ce sont entre 5 et 20 kg de prises « accessoires » qui y passent ! (Fish Forward). Or il est impossible de contrôler la pêche partout et tout le temps, et les techniques agressives avec des navires de plus en plus puissants et suréquipés, ne laissent que peu de chance de survie aux êtres marins dans leur zone. Les chalutiers pratiquent une pêche à grande échelle, pas toujours sélective, ce qui revient à tuer des centaines et des milliers de spécimens pour rien, qu’ils rejettent ensuite par-dessus bord… Nous pêchons mal et une quantité bien supérieure à ce que la mer ne peut fournir en termes de renouvellement. Ce processus conduit à un épuisement de certaines populations de poissons, et par ricochet à un dérèglement de l’équilibre lié à la chaine alimentaire qui est perturbée.

L’industrie agro-alimentaire

Enfin, au-delà de la production de produits frais, de fruits, de légumes, de laitages, il y a la nourriture transformée. Assemblés, cuisinés, surgelés, les aliments ont beaucoup changé et sont devenus des « produits » dont on peine parfois à reconnaitre la provenance… Chaque préparation exige l’utilisation d’énergie dans les usines, de ressources, et produit des déchets. Puis il y a le transport, bien sûr qui vient alourdir l’addition, ainsi que le suremballage, et l’on peut dire que ce sont les produits qui, avec leurs dates de péremption prises d’après un principe de précaution quasi hygiéniste, sont les plus jetés par les supermarchés. Sans compter que les aliments industriels qui font appels à des produits chimiques pour créer des saveurs et donner du gout, sont souvent saturés en sucre, en sel, et conçus à base de sous-produits. Bref, mauvais pour la planète, mauvais pour la santé, en réalité il est presque impossible d’avoir une alimentation responsable quand on fait ses courses au supermarché…

Le boycott concret

Il est des marques dont on connait aujourd’hui les mauvaises méthodes de production mais aussi des produits et des aliments dont l’impact écologique est désastreux. L’huile de palme est tristement connue pour être issue de cultures faites grâce à une déforestation souvent sauvage et qui prive directement les populations d’orangs outans de leur habitat, ce qui les tue. La marque Coca-Cola puise par ailleurs l’eau des nappes phréatiques partout dans le monde, privant la population d’eau potable. C’est le cas au Mexique en particulier où la consommation des sodas a déclenché une épidémie de diabète et d’obésité. Enfin, la culture des avocats qui est très gourmande en eau, est localisée dans des pays qui en manquent, cumulant l’épuisement de cette ressource avec son importation lointaine. Autre exemple : les noix de cajou récoltées à la main par des populations pauvres qui se brulent la peau à cause des substances toxiques du fruit. Prendre conscience des effets directs de notre consommation sur la planète permet de faire d’autres choix, plus vertueux et ainsi boycotter certains produits. N’oublions jamais que seul ce qui s’achète se vend…

5 gestes pour une assiette plus écologique

  • Manger moins de poisson et de viande
  • Acheter en circuit court et local (AMAP, paniers…)
  • Boycotter les multinationales de l’agro-alimentaire
  • Acheter en vrac et de saison
  • Fuir les aliments transformés et cuisiner

L’écologie c’est aussi dans l’assiette, ou plutôt dans le caddie, ou encore dans le panier. Il est urgent de renouer avec l’alimentation naturelle de l’homme qui est plus végétale que celle d’aujourd’hui ! Nous ne sommes pas faits pour manger de la viande 4 fois par semaine, ni des laitages chaque jour, et la planète non plus. Végétaliser son alimentation, localiser ses achats et revaloriser les aliments en allant les chercher chez des producteurs conscients permet d’orienter le marché, et surtout de donner son argent à ceux et celles qui en ont besoin.
Payez les aliments à leur juste prix et évitez ainsi grandes marques polluantes qui nous empoisonnent avec leur mal bouffe à prix cassé !

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