« Clean living » : voilà un terme qui peut paraître barbare à première vue et qui a besoin d’être expliqué. Le mot clean est très courant, surtout en beauté avec la clean beauty et également en mode et en alimentation (Clean fashion, clean eating). Il caractérise aussi chez les ados quelque chose de bien fait, par exemple une figure de sport « C’est clean ». Et le « clean living » alors ?
La définition du Clean living ?
On pourrait le traduire par un style de vie empreint de bien-être, de soin de soi. Comme si vous revisitiez votre vie au prisme d’une hygiène, d’une philosophie de « bon pour soi et pour la planète » pour se respecter et respecter le vivant. Une sorte d’écosystème du bien-être, appliqué à soi, à son corps, à ses proches, à son environnement et qui relie toutes les dimensions : physiques, mentales, émotionnelles et spirituelles. Au travers de l’alimentation, du sport, des pratiques « body-mind » spirituelles (yoga, méditation…), des différentes formes de médecines, des massages, d’un bon sommeil, de l’entretien de son intérieur, de son jardin, des pratiques récréatives. Le Clean living est un mode de vie sain, holistique voire une santé intégrative en quelque sorte !
Seulement, autant le dire tout de suite, il n’est pas question ici de verser dans la rigidité ou l’exclusion, à l’instar de l’orthorexie, cette volonté obsessionnelle d’intégrer une nourriture saine et le rejet systématique des aliments perçus comme malsains.
Chacun est libre de trouver dans cette philosophie de Clean living ce qui va lui convenir et de l’adapter à sa manière. Et d’y intégrer surtout du plaisir ! Voici un guide succinct du Clean living ou « Happy, Healthy, Holistic Living »:
Comment est apparu le Clean living, cette quête de bien-être accrue ?
Petit retour en arrière…Le mot zen a fait une large apparition dans le vocabulaire en Occident à la fin des années 90 et s’est accru de manière proportionnelle à la montée du stress, ressentie par les individus face aux injonctions de la société, notamment la rentabilité demandée par les financiers, les entreprises, etc. L’humain se devait d’être rentable et d’accélérer sa cadence de productivité. Il avait l’injonction de performer à tous niveaux (professionnel, personnel, etc.).
La soif de bien-être, de relâcher la pression par moult pratiques a alors été de mise et est depuis inextinguible. Développement des spas, valorisation croissante d’un mode de vie sain : nutrition / sport / soin / repos, développement personnel : les notions de prévention, d’être acteur de sa santé, de s’occuper de soi ont fleuri au début des années 2000. Seulement, ce n’était pas très attractif : on parlait de diète (le mot « detox » n’avait pas encore fait surface !), d’hygiène de vie qui rebutait le plus grand nombre. Le bio et le naturel avaient une connotation sectaire. Le yoga ? Vu comme une pratique d’illuminés ! La spiritualité ? Perchée et satellisée !
Tout a changé dans les années 2010 grâce à 3 facteurs clés et conjoints : la prépondérance de la génération Y, la naissance d’Instagram et l’essor de la tech. En un rien de temps, les pratiques ennuyeuses de soin de soi sont devenues glamour, hype, totalement revisitées par l’image et les mots. Une nouvelle philosophie « detox » a permis la remise à niveau et le « cleansing » de toutes les facettes de sa vie ! Place aux « healthy juices », au sans gluten, à la « mindfulness » via la méditation et toutes sortes de yogas, au qi-gong, à l’explosion des experts et des livres « Feel Good » avec la vulgarisation des clés du bonheur, de la positivité, etc.
Place à l’expérience, le maitre-mot des années 2010 ! Les jeunes se sont engouffrés dans ce style de vie « healthy » et l’ont bombardé sur Instagram. Une profusion d’images vantait un mode de vie hyper attractif, avec des super-aliments, du sport, des représentations du corps valorisées, des espaces de nature sauvages incroyables, etc. Et en plus, de nouveaux outils électroniques, des « devices » connectés aux datas, à la science, permettaient de mesurer ses performances sportives, de sommeil, de conditions physiques en vue de les améliorer.
Tout devenait possible et accessible ! Les reconversions professionnelles ont été légion : il y a eu profusion de coachs, de profs de yoga, de sport, de gourous du bien-être (comme Gwyneth Paltrow pour n’en citer qu’une). La quête d’équilibre, de l’état optimum dans un monde de stress est devenue le graal et l’est encore ! Sans parler de la révolution de la longévité qui conduit vers de nouvelles stratégies : le « No-one day older », la jeunesse intégrale.
La santé est devenue un marqueur de beauté, de radiance, de « glow ». Le changement de vie vers l’holistique, le « Clean living » trouve même écho en épigénétique, puisque « L’environnement influence 85% de notre ADN » selon le scientifique Joël de Rosnay.
Les nouvelles façons de s’occuper de son corps
Ce tournant vers plus de naturel dans nos vies, de respect de soi et de conscience globale ont fusionné dans une écologie intégrale personnelle. Loin de années 80 qui vantaient fitness & gym tonique et hyper activité à tous crins, il est question aujourd’hui de se poser, d’apprendre à respirer comme dans le célèbre livre « Breathwork » de Susan Oubari et Emilie Veyretout, de se considérer avec bienveillance et douceur.
Les normes et les injonctions ne sont plus de mise, grâce aux Millennials qui portent haut les valeurs de #bodypositivism et d’inclusivité. Quantité de startups de marques cosmétiques clean et naturelles prodiguent des conseils pour prendre soin de son corps, pour une meilleure mise en beauté globale.
S’appliquer une simple crème ne suffit pas, plus personne n’est dupe ! Brossage à sec, automassages avec l’apparition des fascialistes (Marie Depoulain, Delphine Langlois, Fabienne Crocq…), alimentation saine, clés d’un bon sommeil, etc. Les routines de soin sont globales, avec le motto : « Better everyday ». La multitude des pratiques et des messages est totale. Les collaborations entre marques, coachs et experts de différents secteurs sont partout, surtout sur Instagram.
Mais le vrai plus de l’apport des nouvelles générations est qu’elles ont trouvé le moyen de déstresser par des solutions collectives, sensorielles et joyeuses comme avec le Running collectif. Se faire du bien, s’occuper de son corps est devenu le nouveau format du cool, du fun et cela donne vraiment envie !
Quoi de mieux pour adopter des pratiques de santé préventive que ce mode « Clean living » ?
Corps & Esprit
La montée des consciences individuelles, et en particulier celle des Millennials depuis cinq ans fait incroyablement bouger les lignes. Astrologie, femmes « sorcières », mysticisme, pouvoir des pierres, yoga, méditation. L’engouement dans tous ces domaines est considérable. Les tabous implosent, notamment ceux concernant les femmes. Des règles jusqu’à la ménopause, en passant par le sexe, la parole se libère.
La recherche de sens dans nos vies s’amplifie, d’autant plus depuis le premier confinement de mars 2020. Ce véritable « Wake Up Call » a replacé nos valeurs et essentiels au centre de nos vies. Il nous a questionné sur nos priorités. Les pratiques de bien-être et aussi de D.I.Y (cuisine, cosmétique, produits ménagers…) ont explosé, grâce aux nombreux cours en ligne, live Instagram, tutoriels. L’éveil spirituel prend de l’ampleur car les pratiques « corps-esprit » ont un vrai pouvoir de transformation ! Tout ceci participe à la démocratisation et à la désirabilité du « Clean living ». Même en cosmétique, les soins et les massages se mettent à l’unisson des vibrations des pierres, pour enchanter notre être. Talismans, cristaux nous guident vers une beauté cosmique. Afin d’éprouver un bénéfice émotionnel, comme un portail de guérison.
En « Clean living » le véritable phénomène a eu lieu via la pratique du yoga et de la méditation (aux effets anti-stress et à l’action positive prouvés sur la longévité, via la modulation de l’expression de certains gènes, dont les gènes pro-inflammatoires). Autrefois conspué, si maintenant vous déclarez ne faire ni yoga ni relaxation ni sport, vous voilà voué aux gémonies ! Même chez les générations intermédiaires, des pratiques à connotation ésotérique comme le yoga Kundalini ont trouvé un écho retentissant grâce à Anne Bianchi et Lili Barbery-Coulon, deux anciennes journaliste beauté. C’était assez osé et courageux de la part de Lili Barbery-Coulon de proposer des séances en live sur Instagram (au début du premier confinement et chaque soir à 18H durant celui-ci), afin d’enseigner et de communier avec les personnes connectées, autour de mantras et postures inconnues, pouvant paraître totalement incongrues. Au total, 10.000 personnes suivaient régulièrement ses directs pour essayer de transformer leur vie et aller vers plus de Clean living !
S’écouter et fuir les dogmes !
Pour que cette harmonie du corps et de l’esprit se fasse, que l’adhésion au style de vie du Clean living ait lieu, il est nécessaire de s’écouter. De dire stop aux diktats, d’essayer de tout faire bien. Une bonne aide pour cela est la règle du 80/20. Essentiellement appliquée à la nutrition (Healthy Eating), elle peut s’appliquer à tous les plans du bien-être. Et consiste à intégrer 80% de pratiques saines et de laisser 20% de pratiques « trash », pour lier plaisir, convivialité et ne pas sombrer dans le rigorisme ! C’est une astuce idéale et sympathique à suivre lorsque l’on est en transition vers un mode de vie plus écologique.
S’écouter c’est aussi apprendre à se respecter, à être attentif à ses biorythmes. A considérer sa charge mentale (famille, perso, pro…), tenir compte de son activité, de son état émotionnel, de son environnement (urbain, au grand air, etc.), afin de prendre les décisions qui correspondent à son soi profond. Un déclic peut également conduire à modifier ses habitudes. Il y a des années de cela, un inconnu, voisin de table m’a dit : « Mon corps n’est pas une poubelle ! ». Cette phrase m’est toujours restée. Depuis, j’ai fait attention à la notion de satiété (20 minutes sont nécessaires afin que l’information arrive au cerveau), de sortir de table en ayant encore un peu faim – pour garder tonus et énergie.
Donner du sens à ses actions
Enfin, pour être dans un joyeux « Clean living », s’impliquer, s’engager, trouver le sens de sa vie, le fil rouge de ce qui nous anime est fondamental. Le sens est en lien avec la passion, la création, ce qui nous met dans un état de « flow », « l’état maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction dans son accomplissement » en psychologie positive. Mettre de la conscience, de l’éthique dans ses achats, dans sa consommation, permettent d’y poser du sens et d’être en accord avec ses valeurs. Une question super à se poser chaque matin au réveil est celle prônée par le philosophe et écrivain Alexandre Jollien : “Qui, quel geste, quelle action va me rendre joyeux aujourd’hui ?”.
Pour conclure, la quête de santé et de bien-être réinvente modes de vie, rituels de soin et invite au Clean Living. Entre prévention, sensorialité et plaisir, l’éventail des solutions pour accéder à un état de ressourcement est grand. L’écoute du corps, la réponse émotionnelle permettent d’affiner ses perceptions et d’être guidé dans ses choix. Il est question de donner du sens et de mettre plus de conscience dans ses actes et ses achats au quotidien.
Et la quête de bien-être & Clean Living rentre dans une nouvelle ère, celle du bien-être à visée spirituelle. Pour une santé physique et corporelle, ce sont les moments de paix intérieure, de sentiment d’harmonie avec son espace intérieur et extérieur qui rendent radieux, forts d’un sentiment d’amour et de gratitude envers la vie.