Sacs, ceintures, écharpes, foulards… Si on choisit la mode éthique, peut-on l’adopter jusque dans ses accessoires ? Alors, où et comment les choisir ?
Au rayon des sacs : Sacs éthiques, du cuir à tannage végétal aux alternatives
La seconde main, un choix évident
La première option en matière de maroquinerie est évidemment la seconde main. Et de ce côté, il y a l’embarras du choix, dans tous les styles possibles et pour toutes les bourses. On peut aussi bien trouver des sacs très bon marché dans des enseignes de type Guerrisol ou sur l’application Vinted que des produits de haute maroquinerie et de grandes marques dans des dépôts vente spécialisés ou sur des sites de type Vestiaire Collective ou Monogram Paris, en passant par des articles de moyenne gamme.
Le cuir upcyclé ou végétal
Autre possibilité, que l’on repère de plus en plus fréquemment, des articles de maroquinerie réalisés en cuir tanné de façon végétale (et non avec des produits chimiques nocifs, comme le chrome, communément utilisé dans les grandes tanneries d’Asie). C’est le cas dans de jolies marques françaises, comme Jules & Jenn, Valet de Pique, la basque Bihotz, ou l’espagnole Minuit Sur Terre, qui de surcroît font fabriquer ces articles en Europe. De fait, de nombreuses marques de maroquinerie créant des sacs à tannage végétal sont les mêmes que celles réalisant des chaussures de la même manière. D’autres réalisent des sacs à partir de cuirs issus de stocks dormants, ou de chutes de cuirs.
Les alternatives
Comme pour tous les articles traditionnellement en cuir, il existe des cuirs végétaux, des sacs réalisés en cuir de raisin (chez Maison peaux neuves), de champignon, de cactus, de pomme (Apple Skin) ou d’ananas (Pinatex). Moins répandus, ces sacs constituent quelques modèles dans une collection ou sont l’apanage de petites marques.
D’autres ont choisi le liège, qui peut garder son aspect naturel un peu Roots ou être traité de manière à ressembler à du cuir. Ce savoir-faire est notamment répandu au Portugal où la plupart de ces sacs sont fabriqués.
Enfin, on trouve pour les sacs de loisir encore plus de choix. Ainsi, le coton et le polyester recyclés sont utilisés. La marque trendy Rive Droite réalise tous ses sacs et bananes en coton recyclé tandis que les sacs à dos de marques comme Sandqvist ou Patagonia sont en polyester recyclé. Et il existe aussi des sacs réalisés en chutes de bâches de camion ou publicitaires (les réputés Freitag, Oh la bâche) ou de voiles de bateaux (727 Sailbags, Les Voiles du large)
Au rayon des ceintures
On retrouve évidemment les mêmes possibilités côté ceintures et autres objets de petite maroquinerie, du cuir upcyclé aux matières alternatives. Mais du fait de leur forme, les ceintures ont appelé à encore plus d’inventivité. Ainsi peut-on trouver, notamment chez Saint Lazare ou La Vie est Belt, des articles conçus à partir de ceintures de sécurité, lance-incendies, pneus et autres chambres à air.
Au rayon des écharpes et des foulards
Dans ce secteur, l’alternative aux matières classiques est plus compliquée et il est n’est pas facile de s’y retrouver. Car foulards et écharpes sont, de base, réalisés dans des matières polluantes : laine, coton, acrylique et soie. Alors, que faire ?
Des écharpes en laine certifiée ou en polaire
Désormais très répandus mais encore relégués au rayon sport, les tours de cou et écharpes en matière technique de type polaire, à partir de plastique recyclé, constituent une option économique et éthique, mais assez peu chic.
A l’opposé, on trouve désormais quelques marques – aux prix nettement plus conséquents – qui fabriquent des articles en cachemire bio (Kujten) et des carrés et écharpes de luxe en laine mérinos certifié Organica Precious Fiber (chez Amédée), premier label international de laine Mérinos, écologiquement et socialement responsable, et respectueux du bien-être animal (on peut même connaître l’identité des moutons à l’origine de la laine du produit en scannant le QR code). Organic Basics a choisi pour sa part la laine Mérinos recyclée pour des écharpes fabriquées de manière éthique et respectueuse de l’environnement en Europe.
Les foulards, un vrai casse-tête
Côté foulards, il est encore plus difficile de trouver un produit totalement vertueux.
Il existe quelques foulards en coton bio ou recyclé, mais il faut bien chercher.
Et pour ce qui est de la soie, c’est encore plus compliqué.
La matière première provient à 90% d’Asie. La Chine est d’ailleurs le premier fournisseur de soie brute dans le monde, où les élevages de vers à soie (bombyx du mûrier) utilisent la plupart du temps des pesticides et des engrais et où les vers sont souvent étouffés et ébouillantés pour récupérer leur précieux fil. Certes, il existe de la soie éco-sourcée, certifiée GOTS (Global Organic Textile Standard), provenant de la province du Sichuan, zone protégée à l’Est de l’Himalaya. Quelques descendants de Soyeux lyonnais tentent peu à peu de réintroduire la sériculture en France (qui en a disparu au début du XXe siècle suite à une série d’épizooties), notamment dans les Cévennes.
Mais pour ce qui est de la production des foulards, l’Inde étant mondialement connue pour ses techniques de tissage et son savoir-faire en matière d’imprimés, une grande partie de la fabrication est réalisée là-bas, dans des conditions rarement mises en avant même par les plus jolies marques.
Reste à se tourner vers de petites marques qui produisent en série limitée avec des artisans locaux, notamment au Laos, ou à choisir des foulards en lin ou en lyocell, plus écologiques.
Dans tous les cas pour faire le bon choix, il faut lire les étiquettes, se renseigner sur les sites internet ou les Instagram des marques, en faisant attention non seulement à l’origine des matières, mais également au lieu et aux conditions de fabrication.